Page 13 - ŒUVRES CHOISIES DE MAO TSE-TOUNGTomo I.indd
P. 13
ANALYSE DES CLASSES DE LA
SOCIETE CHINOISE *
(Mars 1926)
Quels sont nos ennemis, quels sont nos amis? C’est là une question
d’une importance primordiale pour la révolution. Si, dans le passé,
toutes les révolutions en Chine n’ont obtenu que peu de résultats, la
raison essentielle en est qu’elles n’ont point réussi à unir autour d’elles
leurs vrais amis pour porter des coups à leurs vrais ennemis. Le
parti révolutionnaire est le guide des masses, et jamais révolution n’a
pu éviter l’échec quand ce parti a orienté les masses sur une voie
fausse. Pour être sûrs de ne pas les conduire sur la voie fausse et de
remporter la victoire dans la révolution, nous devons absolument
veiller à nous unir avec nos vrais amis pour porter des coups à nos
vrais ennemis. Et pour distinguer nos vrais amis de nos vrais enne-
mis, nous devons entreprendre une analyse générale des conditions
économiques des diverses classes de la société chinoise et de leur
attitude respective envers la révolution.
Quelle est la situation des différentes classes de la société chinoise?
* Article écrit par le camarade Mao Tsé-toung pour combattre deux déviations
existant alors dans le Parti. Les tenants de la première, dont le représentant était
Tchen Tou-sieou, ne s’intéressaient qu’à la coopération avec le Kuomintang et
oubliaient la paysannerie; c’était de l’opportunisme de droite. Les tenants de la
seconde, dont le représentant était Tchang Kouo-tao, n’accordaient leur attention
qu’au mouvement ouvrier et oubliaient également la paysannerie; c’était de l’op-
portunisme “de gauche”. Les partisans de ces deux courants opportunistes ressentaient
bien l’insuffisance des forces en lutte aux côtés de la révolution, mais ils ne savaient
où il fallait chercher les forces indispensables et trouver des alliés qui soient en
nombre. Le camarade Mao Tsé-toung montra que l’allié le plus fidèle, le plus
fort numériquement, du prolétariat chinois était la paysannerie et il résolut ainsi le
problème concernant le principal allié de la révolution chinoise. De plus, il sut
prévoir qu’avec l’essor de la révolution une scission se produirait au sein de la
bourgeoisie nationale, qui constituait alors une classe hésitante, et que son aile droite
passerait dans le camp de l’impérialisme. Les événements de 1927 en apportèrent
la confirmation.
9