Page 12 - ŒUVRES CHOISIES DE MAO TSE-TOUNGTomo IV.indd
P. 12

10                       MAO TSE-TOUNG

                 fondement. Il y a eu dix ans de combats, puis encore huit ans de Guerre
                 de Résistance. Si les combats continuent, où tout cela nous mènera-t-
                 il? Il est bien naturel que de telles craintes surgissent. En ce qui con-
                 cerne les machinations de Tchiang Kaï-chek pour déclencher une guerre
                 civile, la politique adoptée par notre Parti a toujours été nette et cons-
                 tante: s’opposer résolument à la guerre civile, condamner la guerre
                 civile et empêcher la guerre civile. A l’avenir, nous devons encore,
                 de toutes nos forces et avec la plus grande patience, guider le peuple
                 dans ses efforts pour empêcher la guerre civile. Cependant, il faut
                 voir d’un esprit lucide que le danger de guerre civile est extrêmement
                 grave parce que la politique de Tchiang Kaï-chek est déjà arrêtée.
                 La politique de Tchiang Kaï-chek, c’est la guerre civile. Notre politi-
                 que, la politique du peuple, est contre la guerre civile. Les adversaires
                 de la guerre civile ne comprennent que le Parti communiste chinois et
                 le peuple chinois; dommage que Tchiang Kaï-chek et le Kuomintang
                 ne soient pas de leur nombre! Ainsi, l’une des parties ne veut pas se
                 battre et l’autre le veut. Si les deux parties ne le voulaient pas, il n’y
                 aurait pas de guerre. Mais, puisque l’une des parties seulement est
                 contre la guerre et que cette partie n’est pas encore assez forte pour tenir
                 l’autre en échec, le danger de guerre civile est extrêmement grave.
                    Que Tchiang Kaï-chek s’obstine dans sa politique réactionnaire
                 de dictature et de guerre civile, notre Parti l’a montré en temps oppor-
                                                 e
                                                                  9
                 tun. Avant, pendant et après le VII  Congrès du Parti , nous avons
                 fait tous les efforts nécessaires pour attirer l’attention du peuple
                 sur le danger de guerre civile, afin que le peuple tout entier, les
                 membres de notre Parti et notre armée, bien à l’avance, aient l’esprit
                 préparé. C’est là un point très important, et il y a une grande
                 différence entre avoir et ne pas avoir une telle préparation. En 1927,
                 notre Parti était encore dans son enfance et il n’avait pas du tout
                 l’esprit préparé face à l’attaque contre-révolutionnaire lancée à l’im-
                 proviste par Tchiang Kaï-chek. Aussi les fruits de la victoire du
                 peuple furent bientôt perdus, le peuple eut à endurer de longues souf-
                 frances et une Chine radieuse fut plongée dans les ténèbres. Cette
                 fois, les choses sont différentes; notre Parti a acquis la riche expé-
                 rience de trois révolutions  et atteint un degré bien plus élevé de
                                          10
                 maturité politique. Le Comité central du Parti a maintes fois mis en
                 évidence le danger de guerre civile, de sorte que tout le peuple, tous
                 les camarades du Parti et l’armée dirigée par le Parti y soient préparés.
                    Tchiang Kaï-chek cherche toujours à arracher au peuple la moin-
                 dre parcelle de pouvoir, le moindre avantage conquis. Et nous?
   7   8   9   10   11   12   13   14   15   16   17