Page 14 - ŒUVRES CHOISIES DE MAO TSE-TOUNGTomo IV.indd
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                 de 20 lis sur 100. Abandonnée vers la fin de juillet, elle fut reprise
                                                                    14
                 au début d’août. Après l’Incident de l’Anhouei du Sud , l’officier
                 d’état-major envoyé par le Kuomintang pour la liaison me demanda
                 un jour ce que nous comptions faire. Je répondis: “Vous êtes tout
                 le temps à Yenan et vous ne le savez pas? ‘Si Ho nous attaque, nous
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                 l’attaquerons. Si Ho s’arrête, nous nous arrêterons’ .” Le nom de
                 Tchiang Kaï-chek ne fut pas prononcé à l’époque, mais seulement
                 celui de Ho Ying-kin. Nous disons aujourd’hui: “Si Tchiang nous
                 attaque, nous l’attaquerons. Si Tchiang s’arrête, nous nous arrête-
                 rons.” Nous agirons de la même manière que lui. Et comme
                 Tchiang Kaï-chek affile maintenant ses épées, nous devons affiler
                 les nôtres aussi.
                    Les droits conquis par le peuple ne doivent jamais être abandonnés
                 à la légère, il faut se battre pour les défendre. Nous ne voulons pas
                 la guerre civile. Cependant, si Tchiang Kaï-chek tient absolument
                 à l’imposer au peuple chinois, force nous est de prendre les armes et
                 de le combattre, pour nous défendre, pour protéger la vie et les biens,
                 les droits et le bonheur du peuple des régions libérées. Cette guerre
                 civile, il nous l’aura imposée. Si nous ne gagnons pas la guerre, nous
                 ne nous en prendrons ni au Ciel ni à la Terre, mais seulement à nous-
                 mêmes. Que, cependant, personne ne pense pouvoir dépouiller ou
                 frustrer sans peine le peuple des droits qu’il a conquis. Ce n’est pas pos-
                 sible. L’année dernière, un journaliste américain m’a demandé: “Qui
                 vous a donné le pouvoir d’agir?” Je lui ai répondu: “Le peuple.” Qui
                 d’autre, sinon le peuple? Le Kuomintang au pouvoir ne nous l’a pas
                 donné. Il ne nous reconnaît pas. C’est à titre d’“organisation cul-
                                                                      16
                 turelle” que nous participons au Conseil politique national , comme
                 le stipule son règlement. Nous disons: nous ne sommes pas une
                 “organisation culturelle”, nous avons une armée et nous sommes une
                                                                     er
                 “organisation militaire”. Tchiang Kaï-chek a déclaré, le 1  mars de
                 cette année, que le Parti communiste ne pourrait obtenir un statut
                 légal que s’il livrait son armée. La déclaration de Tchiang Kaï-chek
                 tient toujours. Nous n’avons pas livré notre armée, nous n’avons
                 donc pas de statut légal et nous n’avons “ni foi ni loi”. Notre devoir,
                 c’est d’être responsables envers le peuple. Chacune de nos paroles,
                 chacun de nos actes et chacune de nos mesures politiques doivent
                 répondre aux intérêts du peuple, et si des erreurs sont commises,
                 elles devront être corrigées; c’est ce qu’on appelle être respon-
                 sable envers le peuple. Camarades! Le peuple veut la libération;
                 aussi délègue-t-il son pouvoir à ceux qui sont capables de le repré-
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