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LA SITUATION ET NOTRE POLITIQUE           13

            senter et de travailler loyalement pour lui, c’est-à-dire à nous, les
            communistes. Représentants du peuple, nous devons le représenter
            dignement, nous ne devons pas agir comme Tchen Tou-sieou. Face
            aux attaques contre-révolutionnaires lancées contre le peuple, Tchen
            Tou-sieou n’adopta pas la politique de riposter du tac au tac et de se
            battre pour chaque pouce de terre; si bien qu’en 1927, dans l’espace
            de quelques mois, il fit perdre au peuple tous les droits que celui-ci
            avait conquis. Cette fois-ci, nous devons être sur nos gardes. Notre
            politique diffère absolument de celle de Tchen Tou-sieou; nous ne
            nous laisserons prendre à aucune tromperie. Nous devons garder
            l’esprit lucide et avoir une politique juste; nous ne devons pas com-
            mettre d’erreurs.
                A qui doivent revenir les fruits de la victoire dans la Guerre de
            Résistance? Cela saute aux yeux. Prenez, par exemple, un pêcher.
            L’arbre donne des pêches, ce sont les fruits de la victoire. Qui est
            en droit de cueillir les pêches? C’est demander qui a planté et arrosé
            l’arbre. Terré dans la montagne, Tchiang Kaï-chek n’a pas porté un
            seul seau d’eau et, maintenant, il allonge bien loin le bras pour cueil-
            lir les pêches. “Ces pêches m’appartiennent, à moi, Tchiang Kaï-chek,
            dit-il, je suis le propriétaire foncier, vous êtes mes serfs, et je vous
            défends de les cueillir.” Nous l’avons réfuté dans la presse . Nous
                                                                   17
            disons: “Tu n’as jamais porté d’eau, donc tu n’as pas le droit de
            cueillir les pêches. Nous, peuple des régions libérées, nous avons
            arrosé l’arbre jour après jour, nous avons plus que quiconque le droit
            de récolter les fruits.” Camarades! La victoire de la Guerre de
            Résistance a été remportée par le peuple au prix de son sang et de
            ses sacrifices, elle doit être la victoire du peuple et c’est au peuple
            que doivent revenir les fruits de la Guerre de Résistance. Quant à
            Tchiang Kaï-chek, il a été passif dans la Guerre de Résistance, mais
            actif dans la lutte contre le communisme; il a été la pierre d’achop-
            pement dans la Guerre de Résistance du peuple. Et maintenant c’est
            lui, la pierre d’achoppement, qui vient accaparer les fruits de la vic-
            toire; il veut que la Chine, après sa victoire dans la Guerre de Résis-
            tance, retombe dans son ancien état d’avant la guerre et il ne lui
            permet pas le moindre changement. C’est ce qui donne lieu à la lutte.
            Camarades! C’est une lutte des plus sérieuses.
                Que les fruits de la victoire dans la Guerre de Résistance doivent
            revenir au peuple, c’est une chose; mais qui les aura en fin de compte,
            et si ce sera le peuple ou non, c’est une autre chose. N’allez pas
            croire que tous les fruits de la victoire tomberont sûrement dans les
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