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LA SITUATION ET NOTRE POLITIQUE           11

            Notre politique consiste à lui riposter du tac au tac et à nous battre
            pour chaque pouce de terre. Nous agissons de la même manière que
            lui. Tchiang Kaï-chek cherche toujours à imposer la guerre au peu-
            ple, une épée à la main gauche, une autre à la main droite. A son
            exemple, nous prenons, nous aussi, des épées. Ce n’est qu’à la suite
            d’enquêtes et de recherches que nous sommes arrivés à cela. De telles
            enquêtes et recherches sont très importantes. Quand nous voyons
            l’autre tenir quelque chose dans ses mains, nous devons procéder à
            une enquête. Que tient-il dans ses mains? Des épées. A quoi ser-
            vent les épées? A tuer. Qui veut-il tuer avec ses épées? Le peuple.
            Quand vous aurez tiré tout cela au clair, poussez plus loin votre en-
            quête — le peuple chinois, lui aussi, a des mains, et peut prendre des
            épées. Il peut se forger une épée, s’il n’en a pas. Il a découvert cette
            vérité après de longues enquêtes et recherches. Les seigneurs de
            guerre, les propriétaires fonciers, les despotes locaux, les mauvais
            hobereaux et les impérialistes, tous ont des épées à la main et sont
            prêts à tuer. Le peuple a compris cela, il agit donc de la même façon.
            Certains d’entre nous négligent souvent ces enquêtes et ces recherches.
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            Tchen Tou-sieou , par exemple, ne comprenait pas que l’on puisse
            tuer quand on a une épée à la main. Certains diront: c’est là une
            vérité banale, comment un dirigeant du Parti communiste a-t-il pu
            l’ignorer? On ne sait jamais. N’ayant fait ni enquêtes ni recherches,
            Tchen Tou-sieou n’a pas compris cette vérité, nous l’avons donc appelé
            opportuniste. Qui n’a fait ni enquêtes ni recherches n’a pas droit à
            la parole et, par conséquent, nous avons privé Tchen Tou-sieou de
            ce droit. Nous avons adopté une voie différente de celle de Tchen
            Tou-sieou et nous avons fait en sorte que le peuple, qui subit l’oppres-
            sion et le massacre, prenne l’épée en main. Si quelqu’un cherche
            encore à nous tuer, nous agirons à sa manière. Il n’y a pas long-
            temps, le Kuomintang envoya six divisions attaquer notre sous-région
            de Kouantchong; trois d’entre elles y pénétrèrent et occupèrent une
            superficie de 20 lis de profondeur sur 100 de long. Nous avons agi
            à leur façon et nous les avons anéanties intégralement, radicalement
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            et totalement sur cette superficie de 20 lis sur 100 . Notre politique
            est de riposter du tac au tac et de nous battre pour chaque pouce de
            terre; jamais nous ne permettrons au Kuomintang de s’emparer sans
            peine de notre sol ni de tuer les nôtres à sa guise. Evidemment, se
            battre pour chaque pouce de terre ne signifie pas adopter la ligne
            gauchiste d’autrefois: “ne pas abandonner un seul pouce de terre des
            bases d’appui” . Cette fois, nous avions abandonné une superficie
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